jeudi 11 mars 2010

Mutuelles - Soins dentaires : quel remboursement ?



Un Français sur cinq renonce à aller chez le dentiste, faute de moyens. La palette des soins est vaste mais mal remboursée.

Les tarifs des soins conservateurs (carie, détartrage…) sont fixes et remboursés à 70 % par la Sécurité sociale.

En revanche, les prix des prothèses sont libres et les dentistes les justifient par un matériel de plus en plus sophistiqué et de lourdes charges. Il reste qu'un bon dentiste doit faire un bilan global de la bouche, prendre le temps d'expliquer les avantages et inconvénients du traitement, offrir une alternative, faire un devis, proposer des facilités de paiement.

L'accès aux soins facilité

Sauf pour l'orthodontie, les demandes d'entente préalable sont supprimées. On peut commencer les soins immédiatement. Par ailleurs, si une prothèse n'est plus adaptée convenablement à la bouche du patient, la Sécurité sociale accepte son remplacement quelle que soit son ancienneté.

Amalgames et plombages

Il est essentiel de réparer tout d'abord les dégâts causés par la carie : nettoyage, désinfection, comblement de la cavité et reconstitution de la dent. Celle-ci peut se faire en posant un amalgame. Ce fameux "plombage" est de moins en moins utilisé et il est remplacé par un ciment composite, de couleur blanche, plus esthétique mais plus délicat à poser et dont la durée de vie est limitée à trois ou quatre ans. Quel que soit le matériau, le prix est le même (de 16,87 à 40,97 € selon le nombre de faces à traiter), remboursé à 70 % par la Sécurité sociale.

L'inlay

Le dentiste peut aussi poser un "inlay". C'est un petit bloc en résine composite, en or ou en céramique, réalisé à partir d'une empreinte de la dent et qui vient combler la perte de substance. Ce soin est remboursé à 70 % sur la base d'un tarif conventionnel de 122,55 €. A noter que ce soin bénéficie d'une autorisation de dépassement, compte tenu de l'étape de laboratoire dans la réalisation de ce soin.

La couronne

Lorsque la carie est trop profonde et atteint la pulpe, la dent ne peut être conservée vivante, elle doit être dévitalisée. Ainsi fragilisée, elle sera recouverte d'une couronne sur mesure après une prise d'empreinte. La couronne est remboursée par la Sécurité sociale à 70 % sur la base de 107,5 €.

Pivots, bridges et implants

Si la partie apparente de la dent est totalement détruite, on la remplace par une dent à pivot (ou à tenon). On réalise un faux moignon (un pivot) qui est fixé dans la racine de la dent dévitalisée, et on le recouvre d'une couronne. Le faux-moignon est pris en charge par la Sécurité sociale. Si la dent est irrécupérable, et l'extraction inévitable, il ne faut pas pour autant désespérer, l'espace vide peut être comblé par un bridge ou un implant.

La pose d'un bridge

Le bridge est un ensemble d'éléments solidaires qui permet de remplacer des dents manquantes. Il s'agit d'une prothèse en forme de pont, arrimée sur les deux dents voisines. Le traitement consiste à couronner les dents sur lesquelles le bridge s'appuie. La dent ou les dents de remplacement sont soudées à la couronne et reposent sur la gencive. Le bridge a l'avantage d'assurer une bonne stabilité des dents, d'être esthétique, de tenir parfois jusqu'à vingt ans, mais l'inconvénient de poser parfois des couronnes sur des dents saines et d'être onéreux (la Sécurité sociale rembourse un bridge de trois éléments, sur la base de 279,5 €).

La pose d'un implant

La pose d'un implant, sorte de racine artificielle, est la meilleure solution pour remplacer une dent manquante, surtout lorsque les dents voisines sont en bon état. Il s'agit d'implanter une petite vis en titane dans l'os de la mâchoire lors d'une intervention chirurgicale. Elle constitue ainsi un point d'ancrage pour une prothèse fixe (une couronne) ou amovible (un dentier). Mais il faut attendre un délai d'un à quatre mois (sept mois pour un implant posé au maxillaire) pour permettre à l'os d'intégrer l'implant. Ce traitement n'est pas du tout pris en charge par la Sécurité sociale, mais certaines mutuelles acceptent d'en payer une partie. Il faut compter entre 1 000 et 1 500 € pour la pose d'un implant, et rajouter le prix de la couronne.

L'implant à bouton-pression

L'"implant à bouton-pression" est un traitement qui peut être d'une grande utilité pour toutes les personnes qui souffrent de leur prothèse amovible, problème qui concerne essentiellement la mâchoire inférieure. Il s'agit d'y poser deux implants et d'installer sur chaque implant la partie mâle d'un bouton-pression, et sur la prothèse la partie femelle. Ainsi, la prothèse vient se clipper instantanément sur l'implant et ne bouge plus. Ceux qui ont adopté cette solution, malgré son coût (environ 3 000 €), disent avoir vu leur vie changer car ils pouvaient simplement manger normalement ! Mais l'implant n'est pas indiqué pour tout le monde, il faut qu'il y ait suffisamment d'os et que des gros nerfs ne passent pas à proximité. D'où la nécessité de passer un scanner (environ 200 €, exceptionnellement remboursés).